Ma vision de l'accompagnement
De manière générale dans notre société, on a tendance à ne pas vouloir visiter son passé, de la même façon que les émotions nous gênent. Si seulement on pouvait les contrôler ou les éliminer. On a tendance à se dire que ça ne sert à rien d'aller revisiter tout cela, que ça ne changera rien, que c'est inéluctable. Ce serait même peut être encore pire.
Pourtant, nous regardons les événements du quotidien avec les yeux de notre passé, avec l'expérience acquise jusque là et toutes les croyances et limitations qui s'y associent. Ce qui explique que, face à une situation donnée, chacun réagit différemment, avec sa sensibilité et sa structure interne bien particulière
Si l'émotionnel n'est pas traversé, je me retrouve coincé en enfance, dans un corps d'adulte face à une situation bien actuelle, en me demandant pourquoi ça m'est aussi difficile. Nous sommes des êtres de mémoire et d'expériences, voici pourquoi visiter les différentes lignes du temps est important. Nous rejouons sans cesse la même scène sous différentes formes, jusqu'à ce qu'elle soit acceptée, assimilée et libérée.
Enfant nous vivons des chocs émotionnels trop forts pour notre appareil psychique. Malencontreusement notre entourage n'est pas toujours apte, ou n'a pas pu accompagner le mouvement, mettre du sens, rassurer … Dans ce cas, le système range l'information et l'émotion associée en stand-by, comme dans une capsule hors de l'espace et du temps. De cette manière l'information pourra être traitée une fois l'appareil psychique suffisamment mature. Seulement voilà, parfois c'est trop douloureux, parfois c'est un tabou... en tout cas, ça reste là. Lorsqu'on ne veut pas voir ses crises antérieures, ou bien qu'on les analyse avec notre rationalisation adulte sans laisser place à l'émotion associée, il va y avoir des conflits. Ces événements viennent généreusement réactualiser ce quantum d'affect qui n'a pas pu être libéré en appuyant au même endroit.